Pas grand chose de plus à ajouter à ce que les gens ont dit. C'était un final parfait pour une des plus grandes séries du monde.

Rarement j'ai vu un couple aussi crédible (ça aide que les deux acteurs soient mariés IRL je pense) et une série où la suspicion d'incrédulité requise est quasiment nulle tellement elle se veut réaliste et ne glamourise pas l'espionnage ou la guerre. Un pur chef d'œuvre du début à la fin. 

Je viens de dévorer les six saisons de cette excellente série... Et j'ai un peu la flemme de poster des notes pour chaque épisode. Ce serait de toute façon vite vu, tant un show d'un telle qualité se fait rare. Que dire qui n'a pas déjà été dit ici...

Comme évoqué par Koss, et bien que je sois beaucoup moins spécialiste et "sérievore", j'ai eu la même sensation en me disant que si j'engrange tous ces visionnages de séries depuis tout ce temps, c'est pour tomber sur de telles pépites.

La série part sur une idée de départ intéressante, nous attire avec ce sujet d'espionnage inspiré de faits réels, et nous amène lentement (la preuve au passage que la lenteur est rarement synonyme de médiocrité) vers un autre genre qui est celui du drame. Il y aurait tant à dire sur le casting, avec bien sûr ce choix génial pour le couple mais aussi un Noah Emmerich dans le rôle de sa vie. La série oscille parfois entre lourdeur et subtilité; mais c'est à se demander si cela est volontaire, comme une invitation à creuser derrière la surface. Par exemple dans ce final, on voit débarquer par surprise une musique d'une lourdeur incroyable, "sur-entendu" au cinéma; mais c'est aussi la musique idéale pour ce passage, difficile d'en imaginer une autre, avec aussi la subtilité du nom du groupe et de ses origines : U2.

Du point de vue historique, le choix judicieux de faire l'impasse sur la catastrophe de Tchernobyl, qui a pourtant été un gros coup de frein à la guerre froide, s'avère payant car il est ici démontré que cette guerre s'est avant tout jouée sur le terrain, comme toujours par ceux qui font et non par ceux qui décident. La série nous fait le coup de la petite histoire qui s'insère dans la grande, mais avec une originalité et une intelligence inédites, et cela relève pour moi du génie. La mode est en ce moment aux fictions qui attirent la curiosité vers les faits réels et les événements de l'Histoire, et cette série ne s'en contente pas. Elle marque durablement, profondément le spectateur. La famille finit par exister, et tous ces déchirements sont d'autant plus bouleversants. Il y a aussi cette ambivalence avec l'attachement, bien malgré eux, des parents à la famille qu'ils ont fondée sur des bases qu'ils sont partis combattre au départ. C'est à ça qu'on reconnaît un drame réussi. C'est aussi ce qui la différencie d'une très bonne fiction.

Et donc pour en revenir à mon paragraphe du début, les notes pour chaque épisode sont vite trouvées : c'est 20, sans hésiter.

Un crève-cœur, cet épisode final.

Toute cette accumulation de crimes, de mensonges, de trahisons retombe comme un couperet sur la tête des personnages. La scène la plus déchirante est sans doute celle du garage où Philip répète presque implorant « We had a job to do ». Apeurés, les Jenning en viennent à supplier Stan. Ce contraste est saisissant, eux qui nous étaient montrés comme des tueurs froids et manipulateurs. Ils montrent là leur vrai visage : fini les artifices, ils nous font presque pitié.

Là, où cela fait encore plus mal, c’est la fracture familiale : les adieux avec Henry sont poignants et ceux de Paige sonnent comme l’ultime coup de poignard. Cette famille qu’il avait construite n’est plus. Et si les créateurs nous laissent avec une lueur d’espoir à la fin (les espions retournant sains et saufs en URSS), la fin est douce-amère. Fin douce, car on peut espérer pour les personnages un avenir meilleur, surtout connaissant l’Histoire (la fin de la guerre froide). Fin amère, car personne n’en ressort indemne ; la blessure est profonde pour chaque personnage.

La conclusion est satisfaisante, car c’est la continuation logique des évènements. Il restera quelques questions ouvertes, mais l’on retiendra surtout cette heure magistralement cathartique de télévision faite de tension, de larmes et de lamentations. L’une des meilleures fins de série de tous les temps. Mention spéciale au jeu de Matthew Rhys et aux références symboliques disséminées ici et là (McDonald, la boisson bue par Paige, le rêve d'Elisabeth…).

Quel final ! Alors que la série s'était trop égarée dans un faux rythme depuis deux ans, elle se rattrape magnifiquement dans sa dernière ligne droite. La scène du parking est absolument magnifique et place l'émotion au coeur des enjeux. Splendide !

Dans ma vie, si j'ai vu tant et tant de séries, c'est pour un jour voir un épisode comme celui-ci.

Ces moment-là sont rares et précieux. Je les garde au plus profond de mon coeur.

Plus de détails dans la critique.